Trot attelé

Au trot attelé, chaque driver (conducteur d’attelage) est assis sur un sulky tracté par un cheval. Véhicule hippomobile à deux roues d’origine américaine, le sulky (d’un mot anglais signifiant ‘maussade’ ou ‘boudeur’ car uniquement destiné à n’accueillir qu’une seule personne) se compose de matériaux à la fois légers et solides.

Conçu pour les trajets rapides, on s’accorde à dire qu’il est l’équivalent de l’araignée française (voiture à structure légère et à roues grandes et fines). Au cours d’une épreuve de trot attelé, le cheval doit trotter le plus rapidement possible dans le but de franchir la ligne d’arrivée en première position et ce, sans adopter une allure irrégulière (amble, aubin, traquenard …) ni se mettre au galop (sous peine de disqualification pure et simple).

Le départ de ce type d’épreuve pourra se donner derrière l’autostart ou à la volte (spécificité française). Parmi les spécialistes actuels de la discipline, on peut citer Jean-Michel Bazire, Franck Nivard, Éric Raffin ou encore Matthieu Abrivard.


Le départ par autostart

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Les chevaux en position derrière l'autostart à l'entame d'une course de trot attelé ...

Employé pour donner les départs lancés lors de certaines courses de trot, l’autostart désigne un véhicule automobile à ailes métalliques rabattables (une à gauche et l’autre à droite) derrière lesquelles les chevaux se positionnent sur deux lignes (et selon leur numéro respectif).

La première ligne accueille les chevaux dont les numéros sont compris entre 1 et 9 (le n°1 étant à la corde et le n°9 à l’extérieur) tandis que la seconde ligne accueille les chevaux dont les numéros sont compris entre 10 et 18. Si le n°1 a l’avantage d’avoir un trajet plus court à parcourir (même s’il risque d’être tassé par les autres concurrents), le n°18 a, quant à lui, le double inconvénient d’être positionné à la fois en seconde ligne et à l’extérieur. À l’entame de la course, l’autostart roule à une allure réduite. Sitôt les chevaux au trot en position réglementaire derrière les barrières repliables de l’autostart, le véhicule prend de la vitesse pour les libérer et lancer la course.


Le départ à la volte

Le départ volté est une spécificité typiquement française. Lors d’un départ à la volte, les drivers doivent se positionner perpendiculairement à la piste. Une fois en place, ils effectuent un quart de tour afin de s’élancer sur la piste de manière synchronisée. Les commissaires se chargent d’initier le compte à rebours et s’assurent de la régularité du départ. Ils sont habilités à sanctionner, grâce à des faisceaux laser et des cellules photoélectriques, les drivers qui auraient anticipé le départ (et donc pris un avantage illégitime sur leurs rivaux). Tous les auteurs d’un faux départ s’exposent à des sanctions de gravité variable (suspension provisoire, amende sur l’allocation de la course, mise à pied …).

Lors d’un départ volté, les concurrents ne disposent pas d’une place prédéfinie. En outre, il n’est pas non plus impossible de voir le départ à la volte d’une course de trot attelé se dérouler depuis plusieurs échelons (« poteaux de départ ») séparés par une distance comprise entre 25 et 50 mètres, ceci afin d’handicaper les meilleurs trotteurs et d’équilibrer les chances de chaque participant.

Un engouement planétaire pour le trot attelé !

Parmi les épreuves de trot attelé les plus renommées du monde figurent le Traber Derby (sur l’hippodrome de Berlin-Mariendorf en Allemagne), les Hambletonian Stakes (sur l’hippodrome de Meadowlands aux États-Unis), l’Elitloppet (sur l’hippodrome de Solvalla en Suède), le Grand Prix Freccia d’Europe (sur l’hippodrome d’Agnano en Italie), le Prix des Géants (sur l’hippodrome de Wolvega aux Pays-Bas) et, bien sûr, le Prix d’Amérique (sur l’hippodrome de Vincennes en France). L’intérêt que porte la France à cette discipline est tel que les épreuves de trot attelé y constituent au bas mot la moitié des programmes de courses.

Les innombrables péripéties qui viennent chambouler le déroulement des courses de trot attelé (disqualifications pour allure irrégulière, collisions entre sulkys, drivers enfermés …) expliquent en partie l’engouement qu’elles suscitent. Bien que nul ne soit à l’abri de l’espièglerie du hasard, il existe néanmoins quelques astuces à même de réduire ses effets. Prenez-les en considération au moment de ‘faire le papier’ !


Ligne de départ, réduction kilométrique, rendement de distance …

course trot attelé

Un cheval ne devra jamais se rendre coupable d'une faute d'allure sous peine de disqualification !

Lors d’une épreuve de trot attelé à l’autostart, la position sur la grille de départ peut s’avérer d’une importance capitale. Si les places n°1 et n°2 sont délicates pour les trotteurs qui négocient mal leur démarrage (et qui, enfermés, sont obligés de subir le cours des événements), les places n°7, n°8 et n°9, situées à l’extérieur de la corde, sont tout aussi complexes à négocier pour les piètres débouleurs. Vous l’aurez compris, les places n°3, n°4, n°5 et n°6 sont généralement les plus prometteuses ... 

Afin de comparer la vitesse effective des chevaux dans le but d’affiner leurs pronostics, les turfistes ont émis l’idée d’introduire, à l’aide d’une simple règle de trois, le principe simplificateur de la réduction kilométrique, c’est-à-dire le temps médian que le cheval mettra pour couvrir une distance de 1.000 mètres. Dans la mesure où l’animal ne trottera pas à la même vitesse pendant toute la durée de la course, il est impératif de procéder à quelques corrections pour établir un classement plus pertinent.

Par exemple, il faut savoir que lors d’un départ à l’autostart, la réduction kilométrique est améliorée d’une seconde (en moyenne) par rapport au départ volté. De même, la distance à parcourir est également un élément à prendre en considération : un miler n’est pas aussi endurant qu’un stayer … Autre détail important : l’indice pénétrométrique ! Si certains chevaux réalisent des performances spectaculaires sur un terrain léger, il n’est pas sûr qu’ils en fassent de même sur une piste collante. Enfin, gardez à l’esprit que les trotteurs affectés par un rendement de distance devront carburer encore plus vite pour combler leur handicap !


Que penser des disqualifications pour allure irrégulière ?

Il faut savoir que les disqualifications pour allure irrégulière affectent autant les favoris que les tocards. À ce titre, il serait profondément injuste de déprécier la valeur d’un cheval sous prétexte que ce dernier s’est rendu coupable d’une faute d’allure à l’occasion d’une course qu’il a récemment disputée. En effet, de la même manière qu’un cycliste professionnel expérimenté n’est jamais à l’abri d’une lourde chute sur le bitume, un excellent trotteur peut occasionnellement commettre une faute éliminatoire.

Doit-on pour autant remettre en cause ses compétences ? Absolument pas ! En partant du principe que les allures irrégulières font partie des impondérables de cette discipline, il vaut mieux se concentrer sur les performances vérifiables du cheval plutôt que d’hypothéquer vos chances de succès en vous laissant catéchiser par une musique qui comprend une DAI (« disqualification pour allure irrégulière »).


Faut-il accorder crédit aux chevaux en retard de gains ?

prix d'amerique trot attelé

Bold Eagle et Franck Nivard, vainqueurs du Prix d'Amérique 2017 !

D’abord, faisons l’effort de définir ce qu’on entend par ‘cheval en retard de gains’. Dans l’univers des paris hippiques, cette expression fait référence à un cheval qui n’a pas été en mesure d’engranger les gains escomptés par rapport aux autres chevaux de sa génération. Deux raisons principales sont spontanément évoquées pour expliquer cet état de fait : il n’a pas couru autant de courses que ses homologues (il est possible que le cheval ait été en convalescence à la suite d’une blessure ou d’une maladie) ou son taux de réussite n’est pas aussi fameux que celui de ses congénères.

Il est crucial de repérer les chevaux en retard de gains, mais il est encore plus crucial de savoir la raison pour laquelle ils le sont ! En effet, même si les chevaux en retard de gains bénéficient de conditions d’engagement favorables, rien n’indique qu’ils vont nécessairement remporter haut la main les courses auxquelles ils prendront part. Croire le contraire ferait de vous la victime d’un biais cognitif.

Chevaux en retard de gains ? Analysez le pour et le contre !

En premier lieu, avant de jeter votre dévolu sur un cheval en retard de gains, faites l’effort de vous pencher sur l’historique de ses performances (par rapport à ses concurrents). Même si ces dernières ne préjugent pas de ses performances futures, elles sont néanmoins de nature à vous fournir de précieuses informations sur les compétences réelles du cheval. Si ce dernier a enchaîné les succès avant d’être mis sur la touche (en raison d’une blessure, d’une maladie, d’un inconfort …), il doit nécessairement retenir votre attention. Lorsqu’il revient à la compétition, il tirera profit de conditions avantageuses (départ en première ligne, absence de rendement de distance, concurrents de moindre valeur …) qui pourront potentiellement le conduire à gagner avec une marge confortable. Dans tous les cas de figure, lisez les articles de la presse hippique et fiez-vous aux bulletins informatifs des journalistes spécialisés (Equidia).


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